Les Bidochon, ou lorsque amour rime avec bravoure
Les Bidochon, ou lorsque amour rime avec bravoure
Univers
Présenté par Edelric
Binet, un auteur dans et en dehors de son époque
Christian Binet est né le 20 mars 1947 à Tulle en Corrèze. Sa carrière débute par de petits croquis humoristiques qu’il publie dans Humour Magazine. Le public n’étant pas prêt à accrocher à son style mordant, le succès n’est pas vraiment au rendez-vous. Binet, laisse donc de côté ce « passe-temps » pour s’adonner pleinement à ses études en architecture. Pourtant, après avoir fait son service militaire l’artiste qui sommeillait en lui se réveille et l’auteur signe des gags pour France Dimanche, Bretagne Magazine, Plexus et France Agricole. En 1969, il intègre les Éditions Fleurus. Cette collaboration durera près de huit ans. Là, Gotlib remarque son talent et décide de le faire engager en 1977 chez Fluide Glacial. C’est là que va naître le célèbre Kador, chien philosophe affublé de maîtres dont la bêtise atteint des sommets jamais atteints jusque-là. Robert et Raymonde vont d’ailleurs sonner le glas de Kador au bout de 4 tomes seulement, puisque Binet va rapidement laisser tomber son héros canin pour se focaliser sur ses maîtres les Bidochon. Si l’auteur a bien entendu écrit d’autres séries, comme Monsieur le ministre, par exemple, c’est bel et bien ce couple d’antihéros qui garde les faveurs du public depuis plus de 40 ans. Retour sur la satire sociale la plus drôle du neuvième art.
Photo : Christian Binet au Conservatoire Jacques Thibaud de Bordeaux. Auteur: Didier-CTP. sous licence Creative Commons
Christian Binet est né le 20 mars 1947 à Tulle en Corrèze. Sa carrière débute par de petits croquis humoristiques qu’il publie dans Humour Magazine. Le public n’étant pas prêt à accrocher à son style mordant, le succès n’est pas vraiment au rendez-vous. Binet, laisse donc de côté ce « passe-temps » pour s’adonner pleinement à ses études en architecture. Pourtant, après avoir fait son service militaire l’artiste qui sommeillait en lui se réveille et l’auteur signe des gags pour France Dimanche, Bretagne Magazine, Plexus et France Agricole. En 1969, il intègre les Éditions Fleurus. Cette collaboration durera près de huit ans. Là, Gotlib remarque son talent et décide de le faire engager en 1977 chez Fluide Glacial. C’est là que va naître le célèbre Kador, chien philosophe affublé de maîtres dont la bêtise atteint des sommets jamais atteints jusque-là. Robert et Raymonde vont d’ailleurs sonner le glas de Kador au bout de 4 tomes seulement, puisque Binet va rapidement laisser tomber son héros canin pour se focaliser sur ses maîtres les Bidochon. Si l’auteur a bien entendu écrit d’autres séries, comme Monsieur le ministre, par exemple, c’est bel et bien ce couple d’antihéros qui garde les faveurs du public depuis plus de 40 ans. Retour sur la satire sociale la plus drôle du neuvième art.
Photo : Christian Binet au Conservatoire Jacques Thibaud de Bordeaux. Auteur: Didier-CTP. sous licence Creative Commons
Les Bidochon, un couple de français plus que moyen
Lui, c’est Robert, un mari à l’ancienne qui veut porter la culotte à tout prix, quitte à (souvent) passer pour un abruti. Monsieur Bidochon a des idées bien arrêtées et cela sur tous les sujets. S’il est parfois un brin tyrannique envers sa femme, il cède pourtant à toutes ses lubies avec plus ou moins d’entrain. Raymonde, elle, est une incorrigible rêveuse entièrement dévouée à son mari. Assez naïve et soumise, elle sait se montrer féroce lorsque son couple est en danger. À eux deux, il forme le couple le plus emblématique (et drôle) de la bande dessinée Franco-belge. Toujours à l’affût des dernières tendances qu’ils empoignent à l'excès, ils sont les marqueurs « indédébiles » de notre époque.
Tome 1: Plus qu’une rencontre, un mini big-bang !
Toutes les grandes histoires d’amour ont un commencement et celui de l'idylle entre Raymonde et Robert mérite d’être connu. Tout commence par le passage obligé des célibataires endurcis de l’époque, cherchant l’amour, l’agence matrimoniale. Pour les plus jeunes, c’est un peu comme les sites de rencontres, mais en plus naze parce qu’il fallait faire l’effort de se déplacer. C’est donc à une véritable institution du XXe siècle que s’attaque Binet avec ce premier tome et le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteur frappe d’emblée très fort. Malgré un premier rendez-vous peu concluant, Raymonde, voyant son horloge biologique la titiller, va dire oui à Robert. Cependant, entre un mariage catastrophique, la rencontre avec une belle-mère acariâtre et un nid d’amour pas vraiment douillet, la tendre rêveuse va avoir un amer aperçu de la vie de couple. Un premier album qui met donc directement dans l’ambiance de la série. À lire, ne serait-ce que pour les planches avec la vendeuse de parfum.
Tome 3 : « C’qu’il est blême, mon HLM… »
S’il y a bien des endroits au monde où la convivialité est de mise, ce sont les HLM. Pourtant, si le fait que chacun puisse se côtoyer au sein d’un même endroit permet un brassage intéressant, c’est aussi une contrainte pour certains. C’est le cas de nos chers Bidochon pour qui la promiscuité constante avec leurs voisins commence à avoir raison de leur bonhomie naturelle. Cet album est peut-être l’un des plus malins de la série. En effet, Binet s’amuse ici à comparer les promesses de bien être faites aux futurs locataires lors de la création des HLM avec les réalisations bancales des promoteurs. Bien sûr, tout ceci est exagéré à l’extrême afin de rester dans l’humour potache. Un must have.
Tome 6 : Les voyages forment la jeunesse
Les Bidochon ont gagné un voyage grâce à un concours organisé par une marque de raviolis. L’occasion pour leur papa de s’attaquer aux tours opérateurs et à leur sens de l’organisation quasi militaire. Bien entendu, Binet en rajoute des caisses et ce qui se devait d’être reposant va se transformer en un sprint effréné. Un album inventif qui permet à l’auteur de s’amuser avec les clichés du « français » en vacances à l’étranger.
Tome 10 : L’enfer de la route
Dans cet album, les Bidochon nous font découvrir les joies, mais aussi les peines de la vie d’un conducteur lambda. Des coulisses du salon de l’auto (à la sauce Binet, bien sûr) en passant par la route des vacances (et ces très nombreux aléas) tout ici est collector ! La série étant maintenant bien lancée, nous commençons à sentir que l’auteur maîtrise de mieux en mieux ses personnages. Ce sont donc une pléiade de « seconds rôles » tous plus loufoques les uns que les autres qui nous sont présentés ici. La palme d’or allant au représentant en prothèses dont la scène restera sans doute l’une des plus marquantes des Bidochon.
Tome 15 : C’est la « mère » qui prend l’homme
Si toutes les mères du monde ont tendance à ne pas voir vieillir leurs enfants, dans le cas de madame Bidochon cela relève de la psychiatrie. C’est que SON Robert, elle l’aime plus que tout au monde et le savoir avec une femme qui ne le mérite pas a tendance à la rendre folle de rage. Le voyage, quasi temporel, dans le village d’enfance de Robert va donc se faire dans la douleur pour Raymonde (et dans le rire pour nous). Jamais le complexe d’Oedipe n’avait été traité avec autant d’humour et de fantaisie. De plus, notre Raymonde nationale va, pour la première fois dans la série, regarder un autre homme que Robert dans une scène digne des meilleurs films érotique.
Tome 17 : Robert téléphone maison…
Cette fois, Binet s’attaque au mal du siècle, c’est-à-dire le téléphone portable. C’est donc, comme toujours, dans l’exagération la plus totale que Robert découvre cet incontournable objet. En effet, jamais personne n’aura eu autant d’imagination pour utiliser son forfait de façon aussi futile (et parfois stupide). Si cet album est, bien évidemment très drôle, il est aussi extrêmement critique puisque les Bidochon mine de rien (et mine de crayon) parodient ici l’attachement quasi maladif que nous avons envers ce bout de plastique. Nous aurons au passage une petite pensée pour le pauvre homme victime des appels intempestifs de Robert.
Tome 20 : Si c’est inutile, c’est forcément indispensable pour Robert
Avez-vous déjà entendu parler du « pousse-bouchon » ou du « ramolibeur » ? Non ? Eh bien, Robert, lui ne peut plus s’en passer. Dès lors, un simple dîner avec Gisèle et René va se transformer en foire de Paris pour objets incongrus. Jamais l’imagination de Binet n’avait été aussi prolifique, un véritable festival de gags. Pourtant, derrière une apparente décontraction, ce vingtième album répond à l’une des questions les plus existentielles, à quoi peut bien servir la lumière des moulins à poivre électrique ?
La série, Un jour au musée avec les Bidochon
Pour finir ce petit tour, non exhaustif, du meilleur des Bidochon il était important de parler de la série Un jour au musée avec les Bidochon. Jamais le mot vulgarisation n’aura aussi bien porté son nom. Entre l’hypersensibilité de Raymonde et le côté très terre à terre de Robert, les œuvres des plus grands artistes sont passées à la moulinette. Si ces albums respectent l’humour décalé du notre petit couple de franchouillards, ils sont surtout l’occasion de découvrir la culture avec un grand C de manière ludique.