Des BD sans bulles...Mais qui en disent long.
Des BD sans bulles...Mais qui en disent long.
Univers
Présenté par Pask
Si les oeuvres littéraires ne peuvent pas se passer de mots, la bande dessinée elle, utilise le dessin pour exprimer au mieux ce que le texte raconte. Et si le dessin pouvait être encore plus à l’honneur, au point de substituer le texte dans son intégralité? Il s’agit de la bande dessinée muette.
Ici, le dessin parle et paradoxalement, fait taire le monde qu’il raconte.
Les pages sont privées de bulles de textes, les cases ainsi libérées, offrent tout l’espace nécéssaire au dessin pour s’exprimer.
Pour l’auteur, il ne s’agit pas d’être paresseux, bien au contraire! Avec ce type de narration, il n’a recours à aucune béquille, aucune aide. Aucun subterfuge ne lui est accessible pour raconter ce qu’il a à dire. En effet, les mots ne sont pas la pour expliquer, confirmer ou étayer un propos. L’image doit inévitablement être claire et explicite.
Le découpage de l’histoire détient aussi, un rôle primordial car il informe le lecteur de la juste cadence à suivre pour goûter au mieux la juste dose d’émotions afin de mieux se laisser bercer par l’histoire.
Ici le lecteur est estimé, il est considéré comme capable de comprendre les choses sans qu’on les lui explique. Le lecteur a donc ici tout l’espace et te temps pour recevoir ce que l’histoire veut lui apporter.
C’est un moment intime entre l’auteur et le lecteur, un instant calme, où le temps s’arrête et où le silence dit tout..
C’est donc à pas feutré que je vous invite à me suivre dans un monde où le dessin règne avec Capricorne, Arzach, Là où vont nos pères, Un Océan d'amour, Game Over, La Femme de l'Ogre et quelques autres titres.
Ici, le dessin parle et paradoxalement, fait taire le monde qu’il raconte.
Les pages sont privées de bulles de textes, les cases ainsi libérées, offrent tout l’espace nécéssaire au dessin pour s’exprimer.
Pour l’auteur, il ne s’agit pas d’être paresseux, bien au contraire! Avec ce type de narration, il n’a recours à aucune béquille, aucune aide. Aucun subterfuge ne lui est accessible pour raconter ce qu’il a à dire. En effet, les mots ne sont pas la pour expliquer, confirmer ou étayer un propos. L’image doit inévitablement être claire et explicite.
Le découpage de l’histoire détient aussi, un rôle primordial car il informe le lecteur de la juste cadence à suivre pour goûter au mieux la juste dose d’émotions afin de mieux se laisser bercer par l’histoire.
Ici le lecteur est estimé, il est considéré comme capable de comprendre les choses sans qu’on les lui explique. Le lecteur a donc ici tout l’espace et te temps pour recevoir ce que l’histoire veut lui apporter.
C’est un moment intime entre l’auteur et le lecteur, un instant calme, où le temps s’arrête et où le silence dit tout..
C’est donc à pas feutré que je vous invite à me suivre dans un monde où le dessin règne avec Capricorne, Arzach, Là où vont nos pères, Un Océan d'amour, Game Over, La Femme de l'Ogre et quelques autres titres.
Un Océan d'amour
C’est encore ici un bel exemple d’ouvrage que propose Wilfrid Lupano en racontant avec poésie et humour une belle histoire sans la parole. Les dessins magnifiquement réalisés par Grégory Panaccione véhicule parfaitement les émotions des personnages et l'enchaînement des situations. Un album expressif et rythmé, qui offre un récit montrant ces deux êtres au caractère fort et animés d’une volonté indomptable, prêt à toutes les épreuves pour retrouver leur moitié.Avec la même subtilité, les auteurs en profitent pour alerter sur la pollution des océans, la corruption, les méfaits du capitalisme et pour partager des valeurs simples et éternelles de générosité, de tolérance et de confiance.C’est doux, poétique, intelligent et drôle. À découvrir absolument !
Capricorne T12
Dans cette grande série, l’auteur Andreas a eu la très audacieuse idée de réaliser un album radicalement different des autres en le rendant totalement muet. Audacieux car il est n’est guère facile de casser les codes d’un univers déjà bien établi en bousculant le procédé narratif habituel.Cette histoire situé dans l’immensité des grands espaces blancs des glaciers, se prête judicieusement à l’exercice de la narration silencieuse. Le trait expose et la couleur confirme. L’histoire se construit avec une cadence non dictée par les dialogues mais seulement selon le bon vouloir du lecteur.La maitrise d’Andreas se manifeste également au travers de la mise en scène, et tout particulièrement au travers de ses cadrages variés et toujours à propos. Il sait habiller les planches par une composition toujours interessante qui va systématiquement servir au mieux l’histoire en découpant les séquences de façon toujours appropriée.S’il fallait considérer un seul album comme l’inévitable de toute la série, ce serait probablement celui-ci.
Arzach T1 : Moebius classique
Moebius n’est pas ce que l’on pourrait considérer un grand spécialiste de la BD muette. Son travail repose le plus souvent sur des planches bien fournies en dialogues et en narrations. En effet, cet album débute avec une petite histoire riche en texte. Mais ce qui s’en suit plonge le lecteur dans un silence assourdissant. Le grand talent de l’artiste se manifeste avec brio au travers de ces longues planches silencieuses où l’histoire avance par des cases dignes de plans cinématographiques suggérant même de longs mouvements de caméra.Chaque case est une oeuvre d’art, chaque dessin est étudié, soigné et détaillé. Dans le travail de Moebius, il ne semble pas y avoir de place pour l’improvisation et c’est très bien comme ça.
Game Over
Dans l’univers virtuel du Petit Barbare, les morts se suivent et ne se ressemblent pas. Une des rare bandes dessinées ou le héros se voit transpercé, déchiqueté, brûlé, écrasé et dévoré. Midam rivalise encore d’ingéniosité pour malmener le pauvre Petit Barbare dans un florilège de Game Over aussi cruels qu’hilarants. Des gags muets et toujours aussi efficaces qui font de cette série un monument de l’humour absurde où chaque planche rivalise d’ingéniosité pour présenter une fin tout aussi violente que créative. L’imagination de l’auteur semble inépuisable.
Ici aussi, l’absence de dialogue ne fait nullement défaut dans cette série car l’image parle d’elle même.
Ici aussi, l’absence de dialogue ne fait nullement défaut dans cette série car l’image parle d’elle même.
La Femme de l'Ogre
Bernadette Appert a voulu explorer le destin de la femme de l’ogre. Cette mère de famille nombreuse qui doit affronter le deuil de ses sept filles... Après un prologue qui remet en mémoire le conte original débute l’histoire, tumultueuse, à commencer par la rencontre improbable entre l’impressionnant monstre et la gracieuse demoiselle...Grâce aux dessins pleins de fantaisie d’Etienne Appert, La Femme de l’ogre dévoile un univers entre baroque et fantastique, avec de vrais moments d’effroi. De l’émotion aussi dans l’épisode de la rencontre entre l’ogre et sa promise.
La Femme de l’ogre se prive de tout texte : ni récitatif, ni bulle, ni voix-off... Uniquement l’enchainement des dessins en noir et blanc d’Étienne Appert. Les péripéties ne manquant pas, on doit parfois garder sa concentration pour éviter le tangage. Mais le voyage en vaut la peine.
La Femme de l’ogre se prive de tout texte : ni récitatif, ni bulle, ni voix-off... Uniquement l’enchainement des dessins en noir et blanc d’Étienne Appert. Les péripéties ne manquant pas, on doit parfois garder sa concentration pour éviter le tangage. Mais le voyage en vaut la peine.
Le Pont des Pirates
Vincent Wagner propose ici d’emporter le lecteur dans un environnement exotique, ou le silence est roi. Loin du bruit, des cris et même des mots. Loin même des détails car les images sont ici en ombres chinoises.L’auteur cherche à rendre participatif le lecteur. Il ne dit rien, il montre. Mais il le fait qu’avec des silhouettes noires. Le lecteur est donc appelé à faire appel à sa propre imagination pour vivre les aventures de ces personnages.
Les silhouettes, les cadrages et la composition des pages sont magnifiquement agencées pour raconter ces brèves petites histoires courtes dans les meilleures conditions narratives.La couleur n’est tout de même pas exclue. Elle donne le ton, l’ambiance et l’humeur de chaque scène et met encore plus en valeur les formes noires avec une efficacité exquise.
Un ouvrage esthétique, différent et créatif
Les silhouettes, les cadrages et la composition des pages sont magnifiquement agencées pour raconter ces brèves petites histoires courtes dans les meilleures conditions narratives.La couleur n’est tout de même pas exclue. Elle donne le ton, l’ambiance et l’humeur de chaque scène et met encore plus en valeur les formes noires avec une efficacité exquise.
Un ouvrage esthétique, différent et créatif
Ogres et Compagnie
Ogres et cie contient cinq histoires muettes sur le thème des monstres, ces créatures qui hantent souvent les cauchemars des enfants. Mais le plus souvent, ils ne sont pas toujours aussi méchants que leur apparence pourrait le laisser croire.
Ogres et cie est la quatrième bande dessinée en théâtre d'ombres de Vincent Wagner.
Les histoires font écho aux contes, notamment « le théâtre de monsieur Ogre » dans lequel un jeune garçon est enlevé par un ogre à l'aspect menaçant (on pense alors au Petit Poucet ou à Hansel et Gretel). L'absence de dialogues est comblée sans problèmes par l'imagination du lecteur et apporte une dose supplémentaire de poésie. Les images sont parfaitement parlantes et des bulles n'ajouteraient pas plus de force aux histoires.Les illustrations en ombres chinoises sont très jolies et se marient parfaitement avec cette ambiance nocturne.
Ogres et cie, offre un beau moment de complicité éclairé par de jolis tons pastel ou des couleurs vives qui illuminent parfaitement le dessin de Vincent Wagner.
Ogres et cie est la quatrième bande dessinée en théâtre d'ombres de Vincent Wagner.
Les histoires font écho aux contes, notamment « le théâtre de monsieur Ogre » dans lequel un jeune garçon est enlevé par un ogre à l'aspect menaçant (on pense alors au Petit Poucet ou à Hansel et Gretel). L'absence de dialogues est comblée sans problèmes par l'imagination du lecteur et apporte une dose supplémentaire de poésie. Les images sont parfaitement parlantes et des bulles n'ajouteraient pas plus de force aux histoires.Les illustrations en ombres chinoises sont très jolies et se marient parfaitement avec cette ambiance nocturne.
Ogres et cie, offre un beau moment de complicité éclairé par de jolis tons pastel ou des couleurs vives qui illuminent parfaitement le dessin de Vincent Wagner.
Un peu de bois et d'acier
Voici un titre qui réduit la description d’un objet à ses matières premières mais il a pourtant une place de taille dans cet ouvrage car il s’agit du héros du livre: un banc publique. L’auteur raconte le va et viens de personnes qui vont l'utiliser. Il brosse des portraits bien différents avec des individus qui se suivent au cours des années, le tout narré en 376 pages. Christophe Chabouté a choisi de raconter cette histoire sans textes. C’est donc uniquement l’image qui raconte. Il s’est donné une leçon avant pour tout pour lui même, celle d’apprendre à s'arrêter et à regarder. Cette absence de dialogue oblige le lecteur de s’attarder ainsi sur l’image pour l’inciter, à son tour, à prendre du temps , à observer, se poser, comme le font les personnages qui s'asseoient sur ce banc.
Pour construire cette histoire, l'auteur a établi un début et une fin et il a rempli l’ouvrage de divers éléments de la vie qu’il avait marqué sur des petits cahiers au fil du temps. Le style graphique en noir et blanc est détaillé et précis mais le décor reste épuré pour focaliser l’attention du lecteur sur cet espace et ces instants précis. Un peu de bois et d’acier est une poésie, un ouvrage sans prétention philosophique ni moraliste, mais qui incite à la réflexion sur ce qui est important autour de nous.
Pour construire cette histoire, l'auteur a établi un début et une fin et il a rempli l’ouvrage de divers éléments de la vie qu’il avait marqué sur des petits cahiers au fil du temps. Le style graphique en noir et blanc est détaillé et précis mais le décor reste épuré pour focaliser l’attention du lecteur sur cet espace et ces instants précis. Un peu de bois et d’acier est une poésie, un ouvrage sans prétention philosophique ni moraliste, mais qui incite à la réflexion sur ce qui est important autour de nous.
Petit Poilu
C'est l’histoire d’un petit personnage fantaisiste tout noir et tout poilu. L’histoire commence par son réveil. Il fait sa toilette, prend son petit déjeuner et embrasse sa maman pour sortir et commencer son aventure. Une pluie torrentielle le précipite dans l’océan où demeure une sirène géante qui avale tout. Petit Poilu se retrouve alors prisonnier dans son estomac. Il y fera des rencontres et vivra des expériences singulières et se fera même un bel ami. Evidemment l’histoire finira bien.
Cette délicieuse série imaginée par Céline Fraipont et dessinée par son compagnon dans la vie, Pierre Bailly, est une très belle et originale trouvaille. Premièrement car il s’agit d’une bande dessinée muette, dépourvue de texte. C’est ainsi une bande dessinée parfaitement accessible pour les tout petits qui ne savent pas encore lire.
Bien que totalement invraisemblables, ses aventures font appel à des notions bien concrètes telles que la découverte, le jeu, l'action, la vie sociale. Le personnage va même vivre une assez large palette d’émotions comme la joie, la curiosité, la peur, le découragement, le réconfort et tant d’autres.
Cette délicieuse série imaginée par Céline Fraipont et dessinée par son compagnon dans la vie, Pierre Bailly, est une très belle et originale trouvaille. Premièrement car il s’agit d’une bande dessinée muette, dépourvue de texte. C’est ainsi une bande dessinée parfaitement accessible pour les tout petits qui ne savent pas encore lire.
Bien que totalement invraisemblables, ses aventures font appel à des notions bien concrètes telles que la découverte, le jeu, l'action, la vie sociale. Le personnage va même vivre une assez large palette d’émotions comme la joie, la curiosité, la peur, le découragement, le réconfort et tant d’autres.
Tout seul
C’est un récit intimiste et silencieux que propose Christophe Chabouté au travers de ces 376 merveilleuses planches. Un album tout en noir et blanc, où les dialogues sont rares et la narration uniquement visuelle. Un phare posé sur un caillou, tel est l’unique siège où se déroule l’histoire. Le protagoniste vit isolé, reclus tel un parias, pour une raison immédiatement évidente. Le trait est précis, la succession de cases montrant la continuité d’un mouvement tel que l’envol d’une mouette ou la simulation de longs mouvements de caméra, traduisent un rythme volontairement lent et parfaitement adapté à la narration. Les pages sont nombreuses mais se succèdent rapidement. L’histoire ne stagne jamais. Pourtant elle raconte une vie si répétitive et cadencée par des jours si semblables les unes des autres. Mais le lecteur se laissera entrainer par ce touchant tableau qui sonde une thématique profondément universelle: l’acceptation de soi et des autres. L’individu face à la société.
Là où vont nos pères T30
Shaun Tan raconte et montre une très profonde histoire, celle d’un exilé, qui va accepter de se séparer de sa femme et de son fils pour leur préparer une vie meilleure.Une histoire qui mêle le réalisme et l’imaginaire de part la présence de monstre fantomatiques et omniprésents.
Ce récit est complexe et pourtant, parfaitement clair même sans la parole. Cet album est bien plus qu’une BD muette, l’auteur offre ici une expérience de lecture inoubliable de part un traitement graphique hors du commun. Chaque image traduit indéniablement de longues heures de travail. Chaque dessin est extrêmement détaillé riche en texture par le choix d’un traitement laborieux composé d’infinis petits traits.
L’auteur a voulu donner la sensation d’un album de photo avec des couleurs sépia en représentant le plus souvent le typique format carré des anciennes photographies. Pour plus de réalisme, il a même souvent dessiné d’après modèles en mettant sur pause des vidéos qu’il avait lui même tournées.
Cet ouvrage force inévitablement le respect de part le soin, l’énergie et le grand talent qu’a su exprimer Shaun Tan.
L’ajout de dialogues aurait été vraisemblablement superflu.
Ce récit est complexe et pourtant, parfaitement clair même sans la parole. Cet album est bien plus qu’une BD muette, l’auteur offre ici une expérience de lecture inoubliable de part un traitement graphique hors du commun. Chaque image traduit indéniablement de longues heures de travail. Chaque dessin est extrêmement détaillé riche en texture par le choix d’un traitement laborieux composé d’infinis petits traits.
L’auteur a voulu donner la sensation d’un album de photo avec des couleurs sépia en représentant le plus souvent le typique format carré des anciennes photographies. Pour plus de réalisme, il a même souvent dessiné d’après modèles en mettant sur pause des vidéos qu’il avait lui même tournées.
Cet ouvrage force inévitablement le respect de part le soin, l’énergie et le grand talent qu’a su exprimer Shaun Tan.
L’ajout de dialogues aurait été vraisemblablement superflu.