Né dans la périphérie de la Cité 14, dans le quartier populaire (et mal nommé) de Riche Bourg, Romuald Reutimann développe dès le plus jeune âge ses capacités artistiques. Tout d’abord attiré par la musique, ce virtuose apprend le violon puis la cornemuse à la célèbre Académie de Musique de Saint-Bénito.
A l’âge de 16 ans, c’est la révélation : un ami, de retour d’un voyage sur l’île de Krron’llc lui fait découvrir la musique syncopée que pratique les peuplades arriérées de cet archipel exotique. Romuald Reutimann délaisse alors la musique académique et se tourne vers les rythmes décadents.
Mais deux ans plus tard, c’est le drame… un stupide accident de ski nautique le laisse l’oreille droite arrachée et les tympans endommagés. Sa carrière musicale s’achève du jour au lendemain et Reutimann se lance alors dans la peinture (sa deuxième passion ).
Les débuts sont difficiles, Reutimann expose sous les ponts et dans les arrières salles de bars plus ou moins louches. Heureusement, les choses changent lorsqu’il fait la rencontre déterminante de Nathalie O., brillante femme de lettres qui devient bientôt sa maîtresse et son agent. Avec elle, Romuald Reutimann signe ses premiers succès : « M le moyen » et surtout l’épopée d’« Ulice le lapin ». Tout semble aller pour le mieux , mais Nathalie, lasse des exigences hystériques du milieu de l’édition, décide de mettre entre parenthèses sa carrière d’écrivain et d’agent pour créer une école de jardinage et s’occuper de l’éducation des deux enfants du couple.
Reutimann connaît alors un sévère passage à vide ponctué malgré tout par quelques belles expositions et les cours de danses (sa troisième passion) qu’il donne dans un très select club du troisième âge de la Cité.
Ce n’est qu’avec la rencontre avec Pierre Gabus que cette période de vache maigre prend fin…