«Les Travaux d’Hercule ont été composés, dessinés et lithographiés par un artiste de quinze ans qui s’est appris le dessin sans maître et sans étude classiques. […] Nous avons voulu l’inscrire ici pour bien établir le point de départ de M. Doré, que nous croyons appelé à un rang distingué dans les Arts.» C’est ainsi que l’éditeur Aubert, en 1847, présentait ce premier album de Gustave Doré ; premier album, et premier chef d’œuvre de ce génie précoce. En effet, Doré pose là les bases de la bande dessinée moderne et ce récit est tout autant une parodie de l’Antiquité qu’un morceau d’histoire s’écrivant sous nos yeux. Si Töpffer — l’inventeur du 9e art — est une sorte de Christophe Colomb, Gustave Doré serait alors Magellan : celui qui fera, le premier, le tour du monde, le tour complet d’un art tout juste éclos pour en révéler tout le potentiel. Alors que le texte de cet Hercule, faussement épique et sérieux, entre volontiers en contradiction avec les tribulations grotesques d’un fils de Zeus cartoonesque et ventripotent, le trait s’anime, l’image devient mouvement, le figuratif devient abstrait. Doré, artiste aux intuitions fulgurantes, donne ici le cap. Resté dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui, cet album iconoclaste, d’une folle liberté, est enfin réédité : à n’en pas douter, le premier album de Gustave Doré, est aussi son premier chef d’œuvre.
T1 Les Travaux d’Hercule
«Les Travaux d’Hercule ont été composés, dessinés et lithographiés par un artiste de quinze ans qui s’est appris le dessin sans maître et sans étude classiques. […] Nous avons voulu l’inscrire ici pour bien établir le point de départ de M. Doré, que nous croyons appelé à un rang distingué dans les Arts.» C’est ainsi que l’éditeur Aubert, en 1847, présentait ce premier album de Gustave Doré ; premier album, et premier chef d’œuvre de ce génie précoce. En effet, Doré pose là les bases de la bande dessinée moderne et ce récit est tout autant une parodie de l’Antiquité qu’un morceau d’histoire s’écrivant sous nos yeux. Si Töpffer — l’inventeur du 9e art — est une sorte de Christophe Colomb, Gustave Doré serait alors Magellan : celui qui fera, le premier, le tour du monde, le tour complet d’un art tout juste éclos pour en révéler tout le potentiel. Alors que le texte de cet Hercule, faussement épique et sérieux, entre volontiers en contradiction avec les tribulations grotesques d’un fils de Zeus cartoonesque et ventripotent, le trait s’anime, l’image devient mouvement, le figuratif devient abstrait. Doré, artiste aux intuitions fulgurantes, donne ici le cap. Resté dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui, cet album iconoclaste, d’une folle liberté, est enfin réédité : à n’en pas douter, le premier album de Gustave Doré, est aussi son premier chef d’œuvre.
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